Dans la culture occidentale, il existe des objets qui ont été dérivés du corps humain. Les gens pensent que ces objets sont sacrés et les utilisent lors de cérémonies. Un exemple est le kangling ou trompette du fémur. Elle a été fabriquée à partir d'un os de fémur humain.
Les gens disent qu'elle émet un son qui plaît aux divinités courroucées, mais qu'elle fait également fuir les mauvais esprits et les maras, ou démons.
Certaines personnes pourraient penser que le kangling a été créé en raison de son lien avec le chamanisme himalayen ou l'ancienne religion Bon.
Mais ce n'est pas vrai. La trompette de femur n'était utilisée par aucune de ces anciennes traditions. Les gens utilisent plutôt les long os du corps humain pour former une massue ou un autre ustensile naturel. Cependant, tout comme dans la culture occidentale, les sociétés anciennes n'utilisaient pas les restes humains avec désinvolture.
En fait, c'était plutôt le contraire, les ossements ancestraux étant considérés comme des objets sacrés à vénérer ou tabous.
Le kangling fait partie d'un ensemble d'instruments sacrés qui ont été créés en Inde il y a environ 1500 ans. Là-bas, les personnes qui suivaient les religions shaviite et bouddhiste vivaient comme des ascètes errants. Ils restaient près des charniers et portaient des ornements en os. Ils utilisaient également un groupe unique d'instruments, dont la coupe en forme de crâne humain (kapala).
Ces mêmes objets décrits dans les liturgies tantriques ont commencé à apparaître dans les grands monastères tibétains et bhoutanais au cours des années 800 après J.-C. Ils étaient utilisés pour leur profonde signification symbolique et comme objets dotés d'un pouvoir spirituel inhérent.
La religion bouddhiste tantrique est arrivée dans ces régions au cours du siècle suivant, et le kangling est apparu à cette époque.
Le kangling est utilisé dans certains rituels bouddhistes, notamment les rituels Chöd. Ces rituels doivent avoir lieu à l'extérieur et impliquent l'utilisation du kangling, du damaru et de la cloche Chöd. Dans la pratique du Chöd, les pratiquants utilisent le kangling pour symboliser l'absence de peur. Ils le font pour invoquer les esprits et les démons affamés afin qu'ils soient soulagés de leurs souffrances.
Le kangling est également joué comme un moyen de se débarrasser de son ego.
Le Bhoutan continue d'être une source d'instruments rituels sacrés pour les pratiquants des traditions bouddhistes Chöd.